Mille et une rides, 2016
Techniques mixtes sur bois
24" X 36"
Démarche artistique de l’artiste
Depuis quelques années, la recherche artistique d’Ani Müller porte sur les imperfections de la vie. « Je suis fascinée par la nature humaine, car l’être humain est imparfait et fragile. J’ai observé que cette fragilité m’attire et m’inspire beaucoup », confie-t-elle. Celle qui enseigne les arts plastiques, depuis 17 ans,dans les Centres d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD) ajoute : « Les
personnes âgées en perte d’autonomie sont souvent mises de côté et très peu écoutées, tout comme les adolescents en difficulté dans lesquels je me reconnais, car j’ai vécu moi-même de très grandes difficultés d’apprentissage étant dyslexique. Ils sont rarement mis de l’avant. »
Démarche
Je m’inspire par la fragilité de notre histoire et de nos vies. Mon objectif de faire réfléchir sur les changements que l’être humain vie tout le long de son cheminement. Je crée en fragmentant, en déformant, en décalant le visuel des images. Je symbolise dans sa fragmentation un parallèle avec l’être humain, doté d’un grand sens d’adaptation et de résilience. J'évoque dans ses œuvres cette transformation intérieure, ce changement de vie, des réparations, des souvenirs de notre passée, notre histoire et notre patrimoine.
En dévoilant aux spectateurs des sous-vêtements féminins, souvent cachés et intimes, l’artiste révèle un aspect secret qui lie ces objets à ces femmes. À travers ses toiles, Ani Müller dévoile et dénonce son propre vécu et celui de ces femmes. Ses œuvres ne sont pas négatives. Au contraire, elles prouvent comment des histoires de femmes parfois sombres peuvent être utilisées et transformées en travail artistique positif et utile.
Ces vieux vêtements ont une seconde vie et sont intégrés dans un monde imparfait inventé par l’artiste. Les recycler contribue à associer cette démarche artistique à une préoccupation environnementale d’Ani Müller. En effet, la femme est considérée comme une grande consommatrice de vêtements, ce qui est excellent pour l’économie, mais moins bon pour l’environnement. La réutilisation de vêtements, de peinture et de photos permet à l’artiste de réunir ses intérêts, son inspiration et ses idéaux en une seule exposition. Elle peut ainsi prendre un morceau de leur vie de femme, de leur vécu, puis en faire de l’art. Ainsi se tisse le fil entre les histoires passées et l’avenir…