Effrayé, Philippe propulsa sa chaise vers l’arrière, se jeta à plat ventre sur le plancher et s’engouffra rapidement dans l’espace restreint sous son bureau. Recroquevillé, il resta quelques secondes sans bouger, se demandant s’il était prudent de sortir de sa cachette. Il lui était impossible de savoir si le tireur était toujours là, à l’affût, attendant de l’avoir à nouveau dans sa ligne de mire pour essayer de l’atteindre d’une balle et tenter de le tuer.

Limité dans ses mouvements, Philippe se contorsionna afin d’enfouir une main dans la poche antérieure de son pantalon. Une fois qu’il eut réussi à sortir son cellulaire, il pointa nerveusement le nom de l’entreprise pour laquelle il travaillait.

— Constructions Courchesne, bonjour ! Que puis-je faire pour vous ? prononça avec bonne humeur Stéphanie.

C’était la formule habituelle qu’elle répétait chaque fois qu’elle répondait au téléphone.

— Stéphanie ! C’est Philippe, dit-il d’une voix haut perchée, incapable d’empêcher sa voix de trembler tant sa peur était intense.

— Monsieur Courchesne ? s’étonna Stéphanie, car elle savait pertinemment qu’il était dans son bureau, à l’autre bout du corridor. Qu’est-ce qu’il y a ?

— Quelqu’un vient de me tirer dessus avec un fusil, débita-t-il rapidement d’une voix paniquée.

— Est-ce que vous êtes blessé ? s’alarma-t-elle aussitôt.